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Lucide ?

Mon amour,

J'ai dû encore te paraître bien gourde avec mon message d'hier, mais je n'avais pas eu le plaisir de pouvoir lire -sur mon hotmail défaillant - ton cold mail du 7. Tu m'excuseras donc bien encore une fois pour ce quiproquo, un de plus ou un de moins… Encore bien gourde évidemment de ne pas arriver à comprendre comment en quelques jours sans se voir ni se parler, tu peux passer d'un baiser amoureux sur un quai de gare à ces quelques phrases revanchardes parce que tu as lu -en fin gentlemen que tu es - des courriers datés de quoi ? un an ? 18 mois ? que tu aurais dû m'envoyer pour qu'au moins je sache ce dont tu m'accuses… Encore trop gourde de croire, d'espérer, de m'accrocher, de tenter de projeter quelque chose avec toi, un week end, des vacances, et plus si possible, et de constater à quel point à chaque fois tu prends un plaisir sadique à ce que rien ne soit possible, que tout ce qu'on pourrait construire s'effondre, et si possible moi avec… Enfin trop gourde encore de vouloir toujours tenter de te comprendre, de te trouver de bonnes raisons, de passer mon temps à m'excuser et de croire pouvoir avoir l'immense capacité de pouvoir, un jour, une heure, une minute te rendre heureux… je n'aurais donc jamais ce privilège, cette chance, cette fierté là. Si tu penses avoir plus la paix comme ça, je m'incline bien tristement devant tes choix…L'amour étant -comme mes billets de train- non remboursable non échangeable, il ne me reste plus qu'à l'encadrer pour admirer ce qu'a été cet aller retour pour nulle part… Or donc, je tiens malgré tout à te dire quand même merci sincèrement pour le meilleur de toi auquel j'ai eu droit : tes réveils délicats du petit matin, tes regards qui seuls parlent vrais, la chaleur délicieuse de ton corps et ton pouvoir magique de réveiller mes émotions mortes… merci aussi pour les recettes de cuisine, je commençais à y prendre goût… Tu vois, je fais des progrès, au lieu d'une lettre pleine de bruit et de fureur, je trouve encore des mots de reconnaissance et d'amour pour toi… et même pas grave si tu ne m'aimes plus…. J'aurais grandi un peu….Et si tu pouvais me libérer rien qu'en le disant, ce serait bien merveilleux… ouiii, s'il te plait, libère moi, libère moi… prétentieux, va… ça ne marche pas, ô grand Commandeur des sentiments, mais ça viendra bien dans un an, dans 5 ou dans 10… qui sait ? d'ici là, si tu arrêtes de picoler, tu auras la chance de voir ton aîné faire ses premiers pas… Mais moi, je ne te libère pas, je te condamne à ne penser qu'à moi, à ne rêver qu'à moi, à tourner en rond, à n'arriver à rien, à ne plus jamais bander, et à te bouffer éternellement les couilles quand tu verras enfin à côté de quoi tu es définitivement passé, en partie à cause de ton orgueil, de ta jalousie maladive et de ton manque de tolérance. Tu m'as plusieurs fois soutenu que la lucidité valait mieux que le bonheur. Désolée de te citer, je sais que ça t'énerve… Alors mon amour, sois donc lucide..

Un jour, on se croisera peut être à Toulon, ou à la Garde. Je serai au bras de ce fameux prof de gauche (que je préfère au VRP de droite) que tu m'as promis qui poussera peut être attentivement une poussette (ça aussi tu me l'as promis). Je te dirais, juste avec les yeux, "tu vois, j'aurais aimé que ce soit toi cet homme à mon bras", tu me répondras du regard aussi, avec ta résignation habituelle que je soupçonne malgré tout d'être feinte, "c'est beaucoup mieux comme ça" et je penserais avec plein de regrets cachés "bien sûr, tu as raison, tu as toujours eu raison pour nous"..

Enfin, je ne crois pas que le bonheur nous tombera sur la gueule, un beau matin de printemps, au réveil.. Il faudra y travailler un peu et arrêter d'attendre, sans rien faire, que la vie nous étonne...

Voilà, sans attendre de réponse, entends juste une dernière fois comme je t'ai aimé sincèrement et totalement, et comme je t'aime encore….

NB : sache que depuis ce fameux bisou place Masséna cette nuit du 8 juillet jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais eu ni l'envie ni l'intention d'embrasser qui que ce soit d'autre que toi… ça c'est juste une précision pour ta jalousie imaginative. Notre amour fut immaculé - pour ma part bien sûr- et ce ne sont pas tous ces mots de colère ou de souffrance qui l'auront -pour ma part encore -souillé.

Ecrit par agnèsdeyzieux, le Lundi 10 Janvier 2005, 18:36 dans la rubrique Agnès.